Le Haut Potentiel: profil à risque pour le burn out ?
Vous êtes un profil haut potentiel, hyper-sensible, hyper-actif, vous percevez et ressentez le monde d’une autre manière. Vous êtes un Autre Potentiel (AP), savez-vous que vous êtes probablement un profil à risque pour l’épuisement professionnel et le burn out ?
Les adultes Autres Potentiels peuvent avoir des difficultés dans leur vie professionnelle, alors qu’ils sont censés exceller dans ce domaine en particulier. Le fait est que le milieu d’entreprise n’est souvent pas propice à leur épanouissement et peut même devenir un lieu de souffrance et de désillusion pour eux qui peut les amener jusqu’au burn-out.
Une surcharge de travail chronique
Une des causes du burn-out chez les autres potentiels est la surcharge de travail chronique. Étant curieux de nature, avec ce besoin constant d’apprendre de nouvelles choses, les adultes AP sont amenés à accomplir de nombreuses tâches à la fois. Ils font alors face à une suractivité mentale en réfléchissant à de nombreux problèmes simultanément, en travaillant des heures sans jamais s’arrêter, en évitant de récupérer après une rude journée de travail. Le haut potentiel est tellement accaparé par ses pensées complexes et son travail en surcharge qu’il n’arrive plus à s’arrêter.
Par ailleurs, en remarquant un tel rythme effréné de travail, il y a de fortes chances que le supérieur hiérarchique du haut potentiel va le solliciter toujours plus. Face à un collaborateur qui ne refuse jamais une tâche qu’on lui assigne, le supérieur a tendance à donner plus de travail à faire que la normale à réaliser en une seule journée par exemple. De plus, il est certain que les tâches assignées sont les plus ardues, tant le niveau d’exigence augmente au fur et à mesure. Au final, ce cercle vicieux peut amener l’adulte AP à s’épuiser mentalement, physiquement et émotionnellement. Pour y remédier avant que cela n’aille trop loin, il est important d’apprendre à mettre ses limites et apprendre à dire non !
La surcapacité de travail
L’autre potentiel ne s’en rend pas forcément compte de la charge de travail extraordinaire qu’il réalise. Plusieurs de mes clients me disent que lorsqu’ils ont changé de poste ou de société, leur ancien poste a été repris par deux personnes… L’AP avance sur ses tâches sans se rendre compte que ce qu’il fait est au-dessus de la normale. De plus, très exigeant envers lui-même, il se met énormément de pression et lorsque les tâches deviennent excessives et que les objectifs à atteindre deviennent trop élevés, il arrive qu’il ne les atteigne pas. Dans ce cas, l’autre potentiel pense qu’il est incompétent et qu’il est face à une situation d’échec : il glisse peu à peu vers la déprime et la perte d’estime de lui, suite à des « échecs » répétés de ce genre. Son estime de soi diminue et ce processus sera d’autant plus accéléré par les remarques ou critiques des collègues.
La relation difficile de l’AP avec les collègues et les supérieurs hiérarchiques
Les adultes AP sont des hypersensibles de nature. Ainsi, les situations de conflit, les injustices, les critiques, ou encore le manque d’honnêteté de la part des collègues les affectent plus que la plupart des gens. Il s’agit encore une fois d’un cercle vicieux dans la mesure où le haut potentiel a tendance à adopter un comportement qui sort du lot avec des idées originales. De ce fait, les collaborateurs de travail peuvent interpréter cela comme une forme de rébellion ou d’arrogance. Il arrive même que ses collègues voient en lui un indiscipliné ou un perturbateur. Incomprise de tous, la personne AP a pourtant souvent raison. C’est tout le problème, car en plus, l’adulte haut potentiel qui a tendance à vouloir que les tâches soient exécutées au plus vite et le mieux possible se montrera aussi impatient envers ses collaborateurs. Il jugera à son tour que ces derniers n’en font pas assez ou qu’ils ne suivent pas son rythme.
Il arrive que certains supérieurs hiérarchiques ont tendance à profiter des autres potentiels en leur faisant encore plus croire que le travail acharné est le secret de l’épanouissement personnel.
Il en résulte alors une véritable course à la performance alimentée par un manager toxique qui a tendance à dévaloriser son collaborateur pour combler sa propre limite de compétence. Il se sert des autres, particulièrement des personnes AP de son service pour combler son manque de compétences. Ce type de manager est souvent un déclencheur qui va amener l’AP dans un processus de burn-out. Il va littéralement s’épuiser à la tâche et s’il prend conscience de la situation, l’AP va ressentir une injustice et une trahison profonde qui va le faire plonger plus rapidement dans un état de doute, de remise en cause et de perte d’estime de lui qui va ainsi accélérer ce processus.
Quelques solutions pour y remédier
Il existe heureusement quelques moyens pour éviter que l’adulte AP entre dans ces cercles vicieux qui peuvent l’amener au burn-out.
Apprendre à dire non: « t’es fou ! », « je ne peux pas dire non à mon manager » ; « il n’y a que moi qui puisse faire ça » ; « ils ont besoins de moi » ; « je ne pourrai jamais avoir de promotion si je dis non », etc. sont généralement les premières réactions lors de mes coaching et pourtant c’est une clé essentielle qui vous permettra non seulement d’éviter l’épuisement mais en plus va développer votre leadership et vous offrir de nouvelles opportunités dans votre poste. Être leader c’est savoir prendre des décisions, imaginez-vous à la place de votre management, si vous aviez dans votre équipe un bon soldat qui fait tout ce qu’on lui demande et à côté vous avez quelqu’un qui met des limites, qui challenge, qui délègue. À qui donneriez-vous une promotion ? Cerise sur le gâteau en apprenant à dire non, vous apprenez à vous dire oui ce qui va augmenter votre confiance en vous et votre estime.
Ecouter ses besoins : quand l’AP passe en mode « performance », il parvient à se couper du monde pour atteindre son objectif mais il va aussi se couper de son corps et de ses émotions. Il ne se rendra même pas compte de ses douleurs au dos, douleurs musculaires, de ses insomnies, perte d’appétit ou boulimie, de ses excès de colère, d’anxiété, tous ces signaux qui lui indiquent que quelque chose ne va pas. C’est comme si la tête était déconnectée du reste du corps. Dans certains cas cela demande un réapprentissage de prendre conscience de ses ressentis physiques et émotionnels. Qu’est-ce que je ressens ? De quoi ai-je vraiment envie ? Ce sont des questions très simple et pourtant qui vous permettront de remettre vos priorités et du sens sans être pollué par tous les scénarii catastrophes du mental. Ce n’est que quand vous pourrez vous connecter à vos ressentis et à vos émotions que vous allez pouvoir définir vos vrais besoins professionnels : quel est mon projet professionnel ? De quoi ai-je besoin pour être épanoui(e) dans mon job ? Dans quel environnement ai-je envie d’évoluer ? Et avec qui ?
Trouver son « Budy » cette personne qui vous permettra de prendre de la hauteur, de prendre conscience de tout ce que vous gérez en même temps, de tous vos succès. C’est aussi lui qui pourra vous alerter en toute bienveillance de vos changements physiques et émotionnels afin de pouvoir réagir avant qu’il ne soit trop tard
Se concentrer sur le positif : quand l’AP est touché en plein cœur par l’injustice, la trahison, l’incohérence, l’incompétence cela crée de la peur ou de la colère. En réaction, il va se remettre en question, douter de ses capacités, s’autosaboter, s’isoler, ne rien faire, éviter le conflit ou au contraire devenir de plus en plus agressif et dans la révolte. Il va se laisser submerger par son état émotionnel. Penser positif dans cet état ne sert à rien ! La première étape sera donc de faire une pause pour respirer, pour marcher, pour vous faire du bien, pour vous écouter vraiment et écouter votre corps et ainsi vous centrer sur le moment présent. C’est à partir de cette position que vous pourrez vous poser la question : qu’est-ce que cette situation m’apporte ? Quelles sont les forces que je développe ? Qu’est-ce que cette situation m’apprend sur moi, sur mes besoins, sur mon projet ? Comment ai-je envie de transformer cette situation ?
Garder son chargeur d’énergie branché : afin de surmonter la charge de travail et la charge émotionnelle, l’AP va arrêter en premier tout ce qui lui donne de l’énergie que ce soit le sport, les sorties avec des amis, les soirées relaxes, les films, les hobbies. La batterie se vide mais ne se rempli plus, c’est l’épuisement assuré ! Imaginez que vous partez en vacances en voiture à plusieurs milliers de kilomètre de chez vous, si vous ne vous arrêtez pas pour faire le plein à plusieurs reprises, vous n’arriverez jamais à destination ! Faites la liste de toutes les choses qui vous donnent de l’énergie et bloquer chaque semaine des moments de ressourcement dans votre agenda
Si malgré tout cela, l’emploi reste trop toxique pour vous, n’attendez pas pour changer de travail. Vous avez toutes les capacités mais prenez le temps de faire l’inventaire de ce qui est important pour vous afin de ne pas répéter la même situation dans un autre environnement professionnel. Il se peut aussi que ce soit l’occasion pour créer votre propre projet où vous pourrez être indépendant(e), libre et où vos pensées et manières d’agir originales seront acceptées et reconnues. Dans ce cas, n’hésitez pas à lire l’article précédent « trouver sa voie quand on est haut potentiel ».